Dimanche 4 juillet 2010 à 20:05

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Il y a deux ou trois mois, j'avais lu et apprécié Le jour du patchwork de Whitney Otto, qui met en scène un groupe de femmes se réunissant chaque semaine afin de réaliser ensemble un patchwork (ou quilt), oeuvre commune à laquelle chacune imprime un peu de sa personnalité, de ses embûches, de ses souffrances et de ses joies.


Cependant, j'avais refermé le roman avec un léger goût de trop peu : j'écrivais alors que manquait à mes yeux une réunion finale permettant, au terme de la prise de contact avec les différentes membres du club, de comprendre la dynamique du groupe au grand complet et de parfaire la métaphore du patchwork, constitué de pièces différentes mais toutes nécessaires à l'harmonie générale. Je terminais mon compte-rendu en annonçant mon espoir de voir cette légère déception compensée par la découverte de l'adaptation cinématographique, réalisée en 1995. 


Avec un léger retard, j'ai enfin effectué ce visionnage et mon verdict est plus qu'enthousiaste !


Le premier point fort de ce film est le casting : Finn, l'héroïne principale par qui chacune des histoires nous est transmise, est interprétée par Winona Ryder et j'ai trouvé qu'elle rendait immédiatement sensible cet état d'incertitude profonde qui caractérise son personnage. Les couturières, dans leurs versions jeunes comme plus âgées, sont également parfaites. Je les ai toutes trouvées belles, crédibles, et talentueuses. Une fois le film terminé, je me suis d'ailleurs précipitée sur Imdb afin de me renseigner sur leur filmographie respective !


En ce qui concerne la transition de roman à scénario, la tâche m'est apparue idéalement exécutée. Le film reste très proche du livre, en termes de fidélité, tout en présentant certaines adaptations bien nécessaires : en effet, la construction du roman (un chapitre par personnage, introduit par une note sur le patchwork) me paraissait problématique, mais les scénaristes ont créé un fil rouge en se centrant sur les hésitations sentimentales et académiques de Finn. 


Les flash backs sont habilement introduits, mon seul regret résidant dans la façon dont certains parcours sont réduits à l'essentiel. En effet, pour le spectateur n'a pas lu le livre, la façon dont réagissent quelquefois les personnages parait difficilement compréhensible en raison de la rapidité avec laquelle leurs histoires sont traitées. Il s'agit d'un impératif cinématographique, je le conçois, mais je me suis aperçue que cela manquait un peu d'approfondissement psychologique.

 

 

En conclusion, roman et adaptation s'avèrent parfaitement complémentaires ! Si vous vous intéressez aux parcours de femmes, aux histoires touchantes ou même aux arts du tissu,  je vous recommande donc de vous procurer très vite les deux !

 

Mercredi 30 juin 2010 à 11:49

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C'est avec un peu de retard que j'écris ce compte-rendu de la suite des aventures des deux Lili et de leur ruée vers l'or. J'espère que mon enthousiasme de lectrice n'en sera pas réduit car ces livres, reçus à Noël dernier, incarnent un immense coup de coeur pour moi !

 

Octobre 1897. La ruée vers l'or se poursuit. Même si elles ont atteint le Grand Nord, les deux Lili ne sont pas au bout de leurs peines. A Skagway, les amours de Rosalie tournent au désastre lorsqu'elle découvre le secret de son amant. C'est donc la rage au cour qu'elle affronte ensuite le célèbre bandit Soapy Smith, avant d'entreprendre seule, en pleine tempête de neige, la traversée des montagnes Rocheuses. Pendant ce temps, à Dawson, Liliane a trouvé une manière aussi astucieuse qu'inattendue de s'enrichir sans même s'approcher d'une mine. Cette nouvelle fortune se révèle toutefois insuffisante lorsque la famine annoncée s'abat sur le Klondike. Or l'hiver est long et froid au Klondike et, en octobre, il ne fait que commencer.


A l'issue du premier tome, nous avions laissé Liliane pleine de projets à Dawson City et Rosalie loin derrière elle, retenue par un stratagème de son amant, Dennis-James. Les rebondissements avaient été nombreux, c'est pourquoi j'ai vraiment apprécié de découvrir un bref récapitulatif des évènements au début de ce second ouvrage. Voilà qui est suffisamment rare pour être mentionné !


Vous avez peut-être remarqué que j'ai lu cette suite en à peine deux ou trois jours, ce n'était pourtant pas faute d'autres activités à ma disposition, mais j'ai été une fois de plus captivée ! La réussite de ces livres tient dans la combinaison parfaite d'héroïnes attachantes, de péripéties nombreuses et d'un univers particulier et dépaysant. 


Au fil des pages, nous découvrons les personnalités bien affirmées de Liliane et de Rosalie. Bien que toutes deux courageuses, indépendantes et sensibles, elles présentent par ailleurs des caractères différenciés qui les rendent complémentaires. Pleines d'initiatives et jamais à court de solutions astucieuses, elles sont de vraies aventurières et ne reculent devant rien.


Car, en effet, les embûches ne sont pas rares : il y a d'abord la route jusqu'au Klondike, interminable et dangereuse, mais également les inconvénients de l'isolement, comme la famine et le manque de confort, sans parler des périls qui entourent les femmes seules dans ce paysage laborieux et masculin. Et si vous comptez, en plus, les tourments sentimentaux, le tableau n'en est que plus chargé encore !


Mais ce que j'apprécie surtout dans ces romans, c'est la description de cet univers à part, où le mode de vie est dicté par le climat difficile et où règnent, bien avant les forces de l'ordre, la loi du plus fort et celle de l'offre et de la demande.



En conclusion, si vous vous intéressez à l'Amérique du XIXe siècle, à la ruée vers l'or, si vous appréciez les héroïnes qui forcent l'admiration et que vous êtes à la recherche d'un passionnant récit d'aventure, je vous recommande mille fois la série Lili Klondike !



 

Vendredi 25 juin 2010 à 9:07

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La séance
est le troisième roman que j'ai l'honneur de lire grâce à Blog-o-Book... Et c'est également le premier partenariat qui résulte d'un authentique coup de foudre !

 

En effet, je ne vois aucune autre expression capable de traduire ce que j'ai ressenti en découvrant cette couverture absolument divine et, surtout, ce résumé particulièrement captivant... 


Dès lors, quand j'ai retrouvé mon pseudonyme dans la liste des attributions, j'ai littéralement bondi de joie... Mais est-ce que La séance a été à la hauteur de mes attentes, il faut bien le dire, démesurées ? 


Angleterre, fin de l’ère victorienne. Constance Langton reçoit la visite d’un avocat, John Montague. Celui-ci lui annonce qu’elle vient d’hériter d’un manoir de famille dans le Suffolk, Wraxford Hall, et lui conseille de vendre la propriété sans perdre une seconde. Wraxford Hall jouit en effet d’une sinistre réputation : ses précédents propriétaires y sont morts dans d’étranges circonstances et une jeune femme, Eleanor Unwin, y a mystérieusement disparu avec sa fille. Quels terribles secrets renferment Wraxfod Hall ? Au fil du journal intime d’Eleanor et des recherches de Constance, deux femmes dont le désir d’indépendance dénote en pleine époque victorienne, se lèvent peu à peu les mystères qui entourent l’étrange demeure. Pièges machiavéliques et coups de théâtre en cascade, terreurs intimes, étranges obsessions et secrètes inconvenances, tout est réuni pour faire de cet hommage très moderne au roman gothique et victorien un chef-d’œuvre du genre.

 

Quitte à me répéter, je débuterai le coeur de ce compte-rendu par le premier point positif que l'on découvre en abordant cette lecture : le graphisme raffiné, superbe, qui nous immerge instantanément dans une atmosphère victorienne et gothique. En plus de la couverture, les pages de titre sont également ornées et j'ai apprécié ce souci du détail et cette esthétique réellement soignée. 


Une fois ces premières pages passées, je me suis plongée dans le roman... et je ne parvenais tout simplement plus à le redéposer ! L'atmosphère décrite par l'auteur est obscure et fascinante. On navigue sans cesse entre surnaturel et rationnel, ne sachant jamais de quel côté la balance va pencher, ni même si l'auteur finira ou non par trancher. 

 

 


Les thématiques abordées m'ont particulièrement interpellée, d'autant qu'elles m'intriguent et me passionnent depuis fort longtemps : les sociétés spirites, avant tout, mais également l'alchimie, l'inspiration et la création artistique, ou encore l'hypnose. La deuxième moitié du XIXe siècle est une période très intéressante à cet égard, les avancées de la science coexistant avec un retour en force de croyances ancestrales, et j'ai trouvé que les composantes de cet univers étaient extrêmement bien retranscrites par John Harwood. 


Enfin, une dernière qualité de ce roman est sans conteste sa construction : l'organisation en cinq parties distinctes, mettant en vedette trois narrateurs différents, offre au lecteur l'opportunité de lever progressivement le voile sur les mystères du manoir Wraxford. Les éléments de réponse sont habilement intégrés, ce qui n'empêche pas les dernières pages d'être haletantes et riches en surprises !



En conclusion, je recommande très vivement La séance aux amateurs ...

- de romans gothiques contemporains
- de l'atmosphère du XIXe siècle et de l'Angleterre victorienne
- d'histoires captivantes, comme Le treizième conte de Diane Setterfield



Mille mercis à Blog-o-Book et aux éditions Le Cherche-Midi
pour ce roman riche et fascinant !

Dimanche 20 juin 2010 à 9:21

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Le début de la fin est le cinquième tome des aventures de Thursday Next, la détective littéraire créée par le génialissime Jasper Fforde. Rédiger ce compte-rendu de lecture est un exercice particulièrement difficile : comment faire part de mes impressions, comment donner envie de découvrir cet univers sans trop en dire ? Afin d'éviter les insupportables spoilers, je choisis donc de rester dans les grandes, grandes lignes de l'histoire... aussi frustrant que cela puisse paraître pour la lectrice passionnée que je suis !


Si je devais résumer les qualités de cette série de romans, je citerais l'originalité, la cohérence, l'humour, et l'intelligence. En ce qui concerne l'aspect original de ces livres, la lecture de la quatrième de couverture du premier volume en dit déjà beaucoup :


Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d'une fin certaine...


Un livre qui parle des livres, mais d'une façon tellement nouvelle ! Jasper Fforde joue sur tous les codes de la littérature et de l'édition, nous fait découvrir un envers du décor surprenant, bref, il dépoussière les classiques qu'il semble bel et bien connaître sur le bout des doigts. La difficulté de cette lecture réside peut-être dans ce dernier point : si, comme moi, vous ne saisissez pas toutes les références, vous éprouverez peut-être quelque difficulté à en faire abstraction durant les premières pages... Mais une fois que l'on s'aperçoit que ces clins d'oeil érudits ne sont pas indispensables à la compréhension de l'intrigue, on parvient à les décoder plus rapidement. Et ces brefs instants de perplexité finissent par nous donner envie de découvrir ces romans que l'on ne connaît souvent que de nom !

 


Pour ce qui est de la cohérence, elle s'avère bien nécessaire au sein de cet univers complètement barré, archi-complexe, où même le temps n'est pas un repère stable. Maintenir tout cela en place, sans contresens, sans oubli, sur près de 2500 pages (en comptant, rassurez-vous, les cinq volets que compte actuellement la saga) force le respect et permet au lecteur d'être véritablement plongé dans la narration. Franchement, je me dis qu'il faut être sacrément doué pour réussir un tel défi ! 


Et ce qui fait, justement, le génie de l'auteur, c'est de réussir à nous planter un tel décor sans tomber dans un récit de science-fiction obscur et incompréhensible : bien au contraire, le ton est léger et surtout, franchement drôle. La pire des catastrophes possède toujours une dimension comique ou ironique, et nous pouvons faire confiance à Thursday pour sauver sa peau, les livres, voire la planète entière de toutes les situations apocalyptiques auxquelles elle se retrouve confrontée.


Car l'intelligence de Jasper Fforde s'étend également à la création de personnage complètement hors-normes, mais tous héroïques à leur manière. Mes préférés sont sans doute Landen, le grand amour de l'héroïne, écrivain unijambiste plein d'esprit,  Mycroft, son oncle inventeur de génie, ou encore l'hilarante Pickwick, dodo de compagnie sans ailes mais avec beaucoup de caractère !

 


Pour toutes ces raisons (et tant d'autres), cette série est pour moi un must-read absolu ! Les cinq tomes sont sortis en Poche, alors vous ne risquez pas grand chose en vous offrant le premier volume (vous l'avez bien mérité)... Cependant, soyez prévenus : les probabilités sont fortes pour que vous vous retrouviez irrésistiblement captivé au point de ne plus vouloir quitter Swindon et le monde des livres !

 

Vendredi 11 juin 2010 à 19:11

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Papier Machine est le second roman que je reçois grâce à la formidable plateforme Blog-O-Book, et une fois de plus, la magie a opéré ! Ce livre, qui ne dépasse pas les 200 pages, m'a véritablement captivée.


Elle doit apprendre à sa fille la mort de son père, dont elle est séparée depuis des années. 
Si lui a disparu, son emprise sur elle n’en est que plus forte. Ce qu’ils ont vécu, leur histoire,
elle va l’écrire. Elle transformera cet homme en personnage de papier pour reprendre le
contrôle.

En accouchant de sa propre histoire, la narratrice explore la question de l’écriture
et la nécessité de composerà la fois avec son art et sa vie.



Le premier atout de Papier Machine est sa narratrice, infirmière malgré elle, écrivain de coeur, que j'ai trouvée particulièrement attachante. Elle met tout en oeuvre pour combiner ses différentes missions quotidiennes : à la fois épouse, maman, amie, employée, créatrice, et femme à part entière, sa recherche d'équilibre, on s'en doute, s'avère tout sauf évidente.


J'ai été touchée par son histoire d'amour avec Antoine, un personnage ambigü des plus fascinants : d'humeur changeante, il passe sans transition de l'enthousiasme débordant à la noirceur la plus totale. En tant qu'écrivain sujet à l'angoisse de la page blanche, il ne parvient pas à assumer les succès littéraires de son épouse et entre dans un processus de destruction, seule échappatoire à son mal-être... Comme le dit l'auteur sur son blog (renseigné en fin d'article), ce qui les avait réuni finira donc par les séparer à tout jamais.


Le livre débute alors que notre héroïne, depuis divorcée, doit annoncer à sa fille adolescente le décès de son père. Lors de l'enterrement, la narratrice découvre la vie secrète d'Antoine, et s'en suit une construction narrative suprenante mais toujours compréhensible, qui retrace leur rencontre, leurs moments heureux et ceux moins heureux des derniers mois de leur union... 
 



La thématique de l'écriture, salvatrice pour l'héroïne, dévastatrice pour son compagnon, avec tous les risques qu'elle comporte, m'a beaucoup intéressée. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'interroger sur la part autobiographique de ce roman, surtout lorsque l'on prend en considération les similitudes entre le parcours de l'auteur et celui de son personnage.  


Mon seul regret tient dans la fin de l'ouvrage: sans rien vous en révéler, je dirais simplement que j'aurais aimé rejoindre le moment de départ du flash back (alors que Tali a une quinzaine d'années), afin de pouvoir véritablement boucler la boucle. Sans que cela n'entache les nombreuses qualités du roman, je dois tout de même avouer que je suis restée sur ma faim !



En conclusion, je recommande ce livre aux amateurs ...

-  de livres sur les livres
-  de romans français contemporains
-  de Joanne Harris et de Chocolat (pour la beauté de la relation mère-fille que l'on retrouve ici)


 

 

Mille mercis à Blog-o-Book et aux éditions Héloïse d'Ormesson pour
cette découverte littéraire !

Vous trouverez le blog de Corinne Roche en cliquant 
ici !

 

 

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